Fonds européens : le mauvais coup de Bruno Retailleau à la démocratie et à l’Europe
Lors de la séance du Conseil régional du 26 février, la nouvelle majorité va proposer de déléguer au Président du Conseil régional l’attribution des aides européennes. En clair, si ce texte est adopté, les élus du Conseil régional ne pourront plus ni donner leur avis ni prendre de décision en la matière ; ils seront simplement informés a posteriori des décisions du Président.
« C’est un grave recul démocratique ! » réagit Christophe Clergeau. « Nous avions fait le choix, avec Jacques Auxiette, d’être exemplaires dans la gestion des fonds européens, notamment en termes de transparence et de fonctionnement démocratique. C’était un choix politique fort pour rapprocher l’Europe des citoyens et pour montrer que l’Europe n’est pas qu’une question technique ».
« En transformant les fonds européens en « cagnotte du Président », le nouvel exécutif porte un mauvais coup, non seulement à la démocratie, mais également à la citoyenneté européenne ! ».
Le rapport, présenté par François Pinte, justifie ce choix par le gain de temps que permettrait la suppression de l’examen et du vote des élus sur les dossiers. Or, cet argument ne tient pas puisque la majorité précédente a déjà mis en place une procédure accélérée pour les aides individuelles nécessitant une prise de décision rapide, comme par exemple, les aides à la modernisation pour les agriculteurs.
Le groupe socialiste, écologiste, radical et républicain a alerté le Président du Conseil régional sur la gravité de cette décision. Il lui a proposé, de manière constructive, plusieurs solutions pour assurer l’implication des élus dans la prise de décision. Toutes ont été balayées d’un revers de main.
« Nous passons d’un modèle transparent et respectueux des élus à un modèle opaque et en totale contradiction avec les attentes des citoyens sur la démocratie » souligne Christophe Clergeau. Il ajoute : « cette regrettable décision est révélatrice d’une volonté de centraliser le pouvoir et traduit un manque de respect pour les élus régionaux, de l’opposition comme de la majorité ».